vendredi 3 mai 2024

 

VOISINE (fiction)

Michel jardinait, je l’entendais rire et discuter ; je n’entendais pas son interlocuteur mais j’étais persuadée que c’était Lisette notre voisine. La moutarde me monta au nez, cette femme provoquait tous les hommes – sûrement qu’elle avait mis sa robe décolletée – je la vois entrouvrir ses lèvres et baisser ses yeux de façon impudique.

Mon mari continuait à discuter en riant, ma colère augmentait au fur et à mesure. J’hésitai à sortir ? J’optai pour la dignité et je restai à la maison prête à bondir sur lui quand il rentrerait.

Michel se tut, je jetai un coup d’œil, il travaillait sur les laitues, apparemment il s’était calmé. Je continuai à bricoler dans la maison tout en ayant la tête ailleurs. Lisette avait déjà détourné plusieurs maris du village, il ne manquait plus que le mien !

Michel entra tout joyeux en disant :

-        J’ai fait la cour à la voisine, elle était contente !

-        Tu oses me le dire, je t’ai entendu faire du plat à Lisette !

A ces mots, il éclata de rire. J’avais beau crier, le disputer, il riait encore plus fort ; je demandai interloquée :

-        Pourquoi ris-tu ?

-        Mais je n’ai pas vu Lisette, j’ai fait la cour à Andrée, tu ne vas pas être jalouse d’elle ?

J’éclatai de rire avec lui. Il faut dire qu’Andrée était la doyenne du village, elle avait 86 ans. Mon mari n’en avait que 55 et moi 50. Je peux ajouter qu’Andrée n’était ni belle ni attirante et je vois mal qui peut lui faire encore la cour !

Il ne me restait plus qu’à m’excuser, Michel me dit :

-        Je te pardonne à condition que tu me fasses une tarte aux prunes comme tu sais les faire !

-        C’est du chantage répondis-je !

-        On peut appeler ça comme ça et il rit à nouveau.

-         

Elena



mercredi 1 mai 2024

 

LE MUGUET du 1er MAI

Françoise, Evelyne et Nicole se sont réunies au café, elles voulaient aller cueillir du muguet dans les bois pour faire des petits bouquets qu’elles offriraient aux femmes malades ou à la maternité de la clinique La Fontaine.

Elles se mirent d’accord d’y aller le lendemain avec leurs enfants, entre l’Essonne et Fontainebleau il y avait trois forêts et chacune d’elles pouvait choisir la sienne.  Ensuite elles se réuniraient et feraient des bouquets chez Françoise car sa maison était la plus spacieuse et l’idée venait d’elle. En effet après avoir accouché le 1er mai personne n’a eu l’idée de lui offrir du muguet (il y a 3 ans) son mari avait tellement hâte de la voir qu’il n’y pensa pas et elle ne le lui rappela pas, ses parents ne vinrent que le lendemain vivant en province et ses amis passèrent en coup de vent avec un cadeau pour le bébé mais pas pour elle. Cela l’avait perturbée et l’idée fit son chemin, ses amies Evelyne et Nicole trouvèrent l’idée fameuse.

Elles ramenèrent beaucoup de muguet et passèrent la soirée à faire des bouquets qu’elles mirent dans l’eau.

Le lendemain, elles allèrent à la clinique, chacune devait distribuer à un étage différent : la chirurgie, maladie et maternité. Sauf, qu’en arrivant on leur bloqua la porte en disant qu’il était interdit de vendre du muguet à la clinique et les filles ripostèrent « Nous voulons l’offrir pour rien » Sous surveillance elles purent distribuer aux femmes le muguet et beaucoup furent heureuses et sourirent. Toutes n’en avaient pas eues la veille, des maris avaient oubliés !

Cette opération fut applaudie et les trois amies recommencèrent l’année d’après puis elles se séparèrent car l’une d’elle déménagea mais elles en gardèrent un beau souvenir.

Elena



vendredi 26 avril 2024

 

VIVRE

L’homme sort de l’hôpital, il veut vivre. Le médecin lui a laissé un petit espoir, il lui a dit :

-        Faites attention à votre nourriture, ne fumez plus et ça ira !

-        Je ne suis pas fichu demanda-t-il ?

-        Vous pouvez encore vivre longtemps si vous suivez mes conseils.

Il respire, la joie l’inonde, il ne va pas mourir comme il craignait. Un régime, il pouvait, ne plus fumer sera plus dur mais il essayera. La joie de vivre lui redonna du tonus et des bonnes intentions. Durant un an, il vécut normalement sans aucun problème médical.

L’année d’après il eut des malaises et retourna voir son médecin, il lui dit :

-        Vous êtes encore là, je ne vous donnais pas 6 mois ?

-        Mais vous m’avez dit que je vivrai longtemps !

-        Des mots pour donner le moral aux malades, qui sait vous pourrez encore vivre un an de plus, la médecine n’est pas une science exacte à 100 %.

L’homme ressortit, il respira profondément, il voulait vivre, il lutterait jusqu’au bout, la maladie ne l’aura pas comme ça !

Elena



mercredi 24 avril 2024

 

LA PETITE BERGERE

La petite Lily comptait les moutons sur ses doigts, elle ne savait compter que jusqu’à dix et il y avait plus de dix moutons. Bobby courait d’un mouton à l’autre et connaissait son travail de chien de berger.

Lily était prête à pleurer, elle se trouvait seule depuis un bon moment, Marion était partie avec son promis en lui confiant les bêtes :

-        S’il manque un mouton tu seras responsable avait-elle dit en partant avec un grand éclat de rires.

-        Mais je ne sais compter que jusqu’à dix,

-        Comme ça tu apprends !

N’y tenant plus Lily se mit à pleurer, Marion surgit d’un fourré et la héla :

-        J’arrive, ne t’inquiète pas,

-        Et s’il manque un mouton ?

-        Impossible Bobby veille, il ne laissera jamais partir un mouton. Je t’ai fait marcher mais je ne savais pas que ça te ferait pleurer. Marion embrassa sa petite sœur et repris sa place, Lily se sentait à nouveau en sécurité et se mit à cueillir des fleurs en chantant.

Elena